mardi 20 novembre 2012

En réponse à un article paru dans Le Temps sur le nouveau projet du parlement.....


Votre article a le mérite de maintenir le débat à un niveau auquel il n’a sans doute pas eu assez droit ces dernières semaines dans la presse, et ailleurs. Il précipite néanmoins en moi quelques réflexions qu’il me plairait de vous faire partager. Car l’indignation que les nouvelles images du toit du parlement suscitent en vous répond certainement à celle suscitée chez d’autres par le projet initial.
Je fais sans nul doute partie de ces « autoproclamés défenseurs du patrimoine » auxquels vous faites allusion (mais faut-il donc être proclamé tel par une instance extérieure pour acquérir une légitimité, quelle qu’elle soit ?), mais me suis toujours inscrit en faux avec les opposants au sujet de l’asymétrie du bâtiment. Celle-ci bien au contraire, me plaisait tout particulièrement, à moi qui fustige plus qu’à mon tour la dictature de l’orthogonalité absolue et déprimante qui s’impose trop souvent dans les projets actuels ! Sans véritablement critiquer le projet Rosebud en lui-même, c’était bien son incongruité dans un quartier historique qui me dérangeait. Et ceci s’explique bien sûr par la solution que j’ai d’emblée défendue de reconstruire à l’identique un monument classé historique hélas dévoré par les flammes et qu’il me semblait évident de faire renaître, fût-ce dans un acte phénixologique...
A l’asymétrie lui préférer l’ère classique ou néoclassique ne me semble du moins pas une atteinte à la mémoire de Perregaux, bien au contraire.
Par ailleurs, le retour à la tuile vaudoise peut peut-être chagriner certains. Le choix, à l’autre extrême, de l’inox étamé était-il pour autant meilleure option ? Le cuivre par exemple, bien plus fréquent dans ce quartier, eût peut-être été préférable, et s’y serait mieux intégré.
Et votre désir de renoncer au nouveau projet plutôt que d’accepter de telles modifications se comprend aisément, de même que certains opposants voudraient continuer d’empêcher toute construction moderne de s’ériger dans la vieille ville. Nous devrons sans doute ici nous rejoindre dans une compromission qui, même si elle déplaît dans une certaine mesure à toutes les parties, permettra au Grand Conseil de siéger à nouveau à la Cité dans un délai raisonnable et décent.
Pour terminer, je voudrais relever qu’en affirmant qu’ « un parlement contraint de se camoufler n’est pas un très bon signe pour la santé de la démocratie », vous oubliez le fait que c’est justement la démocratie qui, à tort ou à raison, a permis le débat, le référendum et l’évolution du projet.
Ces quelques lignes donc pour entamer avec vous, si le cœur vous en dit, un dialogue sans doute enrichissant et instructif.
Bien à vous,
Richard Tanniger

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