Une version modifiée du
décrié projet Rosebud nous a été
présentée aujourd’hui.
Que dire ? Il
serait possible de continuer de s’y opposer pour tenter d’obtenir une
reconstruction à l’identique du bâtiment détruit par les flammes.
Reconstruction que je considère toujours comme ayant pu avoir été la meilleure
solution, la plus respectueuse et la plus élégante de toutes. Mais la forme
verbale que je viens d’employer est suffisamment éloquente. Nous savons que
cette reconstruction ne se fera jamais, car a été lamentablement enterrée à
mesure qu’on laissait croupir les restes intouchés par l’incendie du bâtiment
Perregaux.
Dès lors, il convient
de prendre acte de la situation actuelle. Le projet remanié a l’immense
avantage d’avouer au peuple que certaines modifications, que jusqu’à l’acceptation
du référendum on nous certifiait être impossibles, l’étaient finalement !
Faute avouée... Même si le projet remanié s’en retrouve appauvri, notamment sur
le plan énergétique (mais bon, les standards Minergie et cie, purement et
exclusivement technicistes doivent-ils aveuglement s’appliquer dans un quartier
historique ? Je ne le pense pas, et n’ai aucun regret de ce point de vue-là !!),
il a le mérite de proposer une solution (pensons surtout au changement de l’inox
pour des tuiles) qui ne dénaturera pas, trop, le quartier, et tente, plus ou
moins, honnêtement de résoudre le conflit. Ainsi les opposants ont-ils réussi à
empêcher des dérives qui eussent été fort malvenues dans un quartier historique,
et les initiants à défendre tout de même un projet de construction moderne. Il
sera sans doute sage de s’en accommoder et de s’en tenir à ces acquis, malgré
les regrets que chacun, et j’en suis le premier, en garderont.
Peut-être que je m’incline
trop facilement devant le compromis, je ne sais : je ne suis sans doute pas
Suisse et Vaudois pour rien... !
Ainsi donc : ils
ont laissé pourrir ces ruines durant trop longtemps (à ce sujet il faudrait
peut-être encore présenter des excuses en bonne et due forme), ils ont tenté d’imposer
un projet inadéquat et incongru, mais ont pris acte de l’ouragan de critiques que celui-ci
a provoqué, et proposent maintenant un compromis, que d’aucuns qualifieront sans
doute de fade et un peu trop vaudois, mais qui a le mérite de pouvoir mettre
fin à une querelle légitime et, enfin, de permettre au Grand Conseil de siéger
à nouveau au cœur de la Cité.
Car même s’il me
chagrine méchamment que nos élus aient tristement décidé de ne pas reconstruire
ce bâtiment, il me chagrinerait, presque autant, qu’ils se voient forcés de
laisser encore pendant une dizaine d’années des ruines pourrissantes au cœur de
la Cité...
Lausanne, le 13
novembre 2012
WebRep
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