vendredi 3 juillet 2015
vendredi 20 mars 2015
http://www.liberation.fr/livres/2015/03/18/le-corbusier-plus-facho-que-fada_1223411?utm_source=Facebook&utm_campaign=Echobox&utm_medium=Social
Ce qui m'intéresse ici, ce n'est pas tant la question de savoir si l'on peut dire Le Corbusier facho, quoi que ce terme puisse signifier vu son utilisation abusive et galvaudée, que ce genre de réflexions à retenir:
"Classement, hiérarchie, dignité sont pour lui des valeurs suprêmes. Inspirées par les vues aériennes, les perspectives qu'il trace réduisent les hommes à des silhouettes interchangeables. Champion de l'ordre, il affirme que "l'animal humain est comme l'abeille, un constructeur de cellules géométriques". La standardisation qu'il prône a d'abord une valeur morale, que vient souligner l'emploi systématique du blanc: "On fait propre chez soi. Puis on fait propre en soi."
Où l'on constate qu'en fait son opportunisme face aux systèmes totalitaires relève de façon plutôt cohérente de la philosophie qui nourrit son oeuvre et motive son esthétique. Relisons ses textes: ils sont les fruits d'un esprit malade et obsessionnel qui propose des univers concentrationnaires!
Ce qui m'intéresse ici, ce n'est pas tant la question de savoir si l'on peut dire Le Corbusier facho, quoi que ce terme puisse signifier vu son utilisation abusive et galvaudée, que ce genre de réflexions à retenir:
"Classement, hiérarchie, dignité sont pour lui des valeurs suprêmes. Inspirées par les vues aériennes, les perspectives qu'il trace réduisent les hommes à des silhouettes interchangeables. Champion de l'ordre, il affirme que "l'animal humain est comme l'abeille, un constructeur de cellules géométriques". La standardisation qu'il prône a d'abord une valeur morale, que vient souligner l'emploi systématique du blanc: "On fait propre chez soi. Puis on fait propre en soi."
Où l'on constate qu'en fait son opportunisme face aux systèmes totalitaires relève de façon plutôt cohérente de la philosophie qui nourrit son oeuvre et motive son esthétique. Relisons ses textes: ils sont les fruits d'un esprit malade et obsessionnel qui propose des univers concentrationnaires!
lundi 22 décembre 2014
Steampunk
Tout le
Steampunk !, Etienne Barillier et Raphaël Colson
Un ouvrage intéressant, riche en illustrations et très complet, qui donne envie à chaque page de découvrir une nouvelle œuvre, qu'elle soit littéraire, de bande-dessinée, cinématographique ou autre... Toutefois ceux qui voudraient lire un véritable essai sur le genre resteront sur leur faim, ce livre restant avant tout un catalogue, certes dense, mais qui explore assez peu les nombreuses pistes de réflexion qu'il ne fait que très souvent amorcer de façon sommaire.
De plus, un point me dérange particulièrement : de prime abord très séduisante, sous une jaquette colorée, la couverture est en adéquation avec le sujet :
Les choses se corsent lorsque l'on regarde la reliure de plus près :
Alors on me dira que c'est une mode actuelle, ce carton brut et apparent, et que je considère comme l'équivalent de cet infâme béton brut que les architectes contemporains nous imposent à tous les coins de rue ; je considère pour ma part que l'effet produit, tant par l'un que par l'autre, se résume à une désagréable impression de travail mal fini, grossier et minimaliste.
Et à cette impression de travail mal fini fait écho un intérieur élégant, avec de jolies ligatures typographiques et cadres faits d'engrenages dorés, mais terriblement diminué par nombre de coquilles, erreurs de syntaxe et d'orthographe. La lecture en devient presque pénible (pages 251 à 253 particulièrement, par exemple, oui je sais, je suis chiant, mais bon là, quand même)...
Bref, à améliorer pour une prochaine édition...
jeudi 27 novembre 2014
Névroses dactylographiques...
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/11/26/01016-20141126ARTFIG00281-le-linguiste-alain-bentolila-s-eleve-contre-la-fin-de-l-ecriture-manuelle.php#xtor=AL-155-[Facebook]
L'apprentissage de la dactylographie est évidemment devenu indispensable, de même que de l'usage plus général des tablettes et ordinateurs. Je suis moi-même, en tant qu'enseignant spécialisé, le premier à user d'outils informatiques et techniques divers pour venir en aide à des élèves qui rencontrent de sérieuses difficultés, de motricité fine notamment, lors de l'exercice de l'écriture manuelle.
Toutefois l'abandon total de l'usage du crayon et de la plume entraînerait, il me semble, en écriture comme en dessin, des simplifications et des appauvrissements absolument terribles : il n'y a qu'à voir les productions infographiques simplistes et minimalistes d'architectes qui ne savent plus dessiner, et ne travaillent plus qu'avec des logiciels dépourvus de toute créativité et imagination. Les résultats sont affligeants d'indigence.
Pour en rester à l'écriture, je pense que ne plus tracer des lettres et des mots qu'avec une machine induirait un processus de médiatisation qui dissocierait totalement la pensée du corporel, et tendrait à rendre celui-ci de plus en plus inutile.
Or nous savons que la mémoire et les apprentissages se construisent aussi grâce au corps. Si on évacue celui-ci, on ampute l'être humain de la moitié de son être.
Évacuer l'écriture manuelle, c'est évacuer toute la composante physique de l'être humain. Car l'écriture dactylographiée pourrait ainsi n'être qu'une étape. Dès lors que l'on disposera de logiciels de dictée et de retranscription écrite de ces dictées suffisamment performants, on oubliera alors la composante physique et dactylographique de l'écriture. Il suffira alors de dicter oralement un texte et celui-ci s'écrira naturellement.7
Et si l'on se permet de délirer encore un peu plus, on peut sans peine imaginer un moment où la parole physique deviendra totalement inutile, dès lors qu'un logiciel pourra rédiger un texte directement par la pensée dictée. On pensera une phrase et celle-ci s'écrira de façon automatique. On tombera alors dans un genre d'idéalisme absolu, où la part physique de l'individu disparaîtra totalement pour ne plus retenir que sa substance pensante.
Bel idéal, sur le papier (mais jusqu'à quand gardera-t-on le papier, ou le support physique ?)...
L'apprentissage de la dactylographie est évidemment devenu indispensable, de même que de l'usage plus général des tablettes et ordinateurs. Je suis moi-même, en tant qu'enseignant spécialisé, le premier à user d'outils informatiques et techniques divers pour venir en aide à des élèves qui rencontrent de sérieuses difficultés, de motricité fine notamment, lors de l'exercice de l'écriture manuelle.
Toutefois l'abandon total de l'usage du crayon et de la plume entraînerait, il me semble, en écriture comme en dessin, des simplifications et des appauvrissements absolument terribles : il n'y a qu'à voir les productions infographiques simplistes et minimalistes d'architectes qui ne savent plus dessiner, et ne travaillent plus qu'avec des logiciels dépourvus de toute créativité et imagination. Les résultats sont affligeants d'indigence.
Pour en rester à l'écriture, je pense que ne plus tracer des lettres et des mots qu'avec une machine induirait un processus de médiatisation qui dissocierait totalement la pensée du corporel, et tendrait à rendre celui-ci de plus en plus inutile.
Or nous savons que la mémoire et les apprentissages se construisent aussi grâce au corps. Si on évacue celui-ci, on ampute l'être humain de la moitié de son être.
Évacuer l'écriture manuelle, c'est évacuer toute la composante physique de l'être humain. Car l'écriture dactylographiée pourrait ainsi n'être qu'une étape. Dès lors que l'on disposera de logiciels de dictée et de retranscription écrite de ces dictées suffisamment performants, on oubliera alors la composante physique et dactylographique de l'écriture. Il suffira alors de dicter oralement un texte et celui-ci s'écrira naturellement.7
Et si l'on se permet de délirer encore un peu plus, on peut sans peine imaginer un moment où la parole physique deviendra totalement inutile, dès lors qu'un logiciel pourra rédiger un texte directement par la pensée dictée. On pensera une phrase et celle-ci s'écrira de façon automatique. On tombera alors dans un genre d'idéalisme absolu, où la part physique de l'individu disparaîtra totalement pour ne plus retenir que sa substance pensante.
Bel idéal, sur le papier (mais jusqu'à quand gardera-t-on le papier, ou le support physique ?)...
dimanche 16 novembre 2014
Métamorphose perverse, suite
Je lis ce soir une interview relative à une étude intitulée "La Fabrique des garçons" (http://www.lesinrocks.com/2014/11/16/actualite/fabrique-garcons-on-eduque-les-garcons-lagressivite-competition-pas-pleurer-11535760/), et en retiens un passage à mettre en lien avec certains sujets abordés dans ces pages:
"L'utopie serait de pouvoir vivre son identité et sa sexualité de la façon la plus librement choisie. Il ne s'agit pas pour nous d'empêcher les garçons de devenir des hommes mais d'empêcher que les plus virils et dominants imposent leur loi à toutes et tous, dans la cour de récréation comme en bas des tours ou dans la rue. Pour cela il nous semble contreproductif de dépenser des sommes considérables à construire des "maisons des hommes" productrices de sexisme et d'homophobie. C'est vrai pour les stades ou les équipements sportifs d'accès libre, pour les "cultures urbaines"; (...)".
L'allégeance aux sports spectacles contribue, on l'a déjà vu, à structurer la société sur le modèle d'une compétitivité violente, presque jamais remise en question par les autorités, et s'appuie en outre sur une construction de la masculinité plus que discutable, inculquée dès le plus jeune âge. A Lausanne pas plus qu'ailleurs on ne tient compte de ces réflexions dans l'évolution urbanistique imposée. Un exemple parmi d'autres:
http://www.24heures.ch/vaud-regions/lausanne-region/temple-football-lausannesport/story/18288671?track
24 Heures a choisi les mots justes: aussi longtemps que la majorité s'agenouillera devant les dieux du stade, la situation ne risque pas de s'améliorer...
"L'utopie serait de pouvoir vivre son identité et sa sexualité de la façon la plus librement choisie. Il ne s'agit pas pour nous d'empêcher les garçons de devenir des hommes mais d'empêcher que les plus virils et dominants imposent leur loi à toutes et tous, dans la cour de récréation comme en bas des tours ou dans la rue. Pour cela il nous semble contreproductif de dépenser des sommes considérables à construire des "maisons des hommes" productrices de sexisme et d'homophobie. C'est vrai pour les stades ou les équipements sportifs d'accès libre, pour les "cultures urbaines"; (...)".
L'allégeance aux sports spectacles contribue, on l'a déjà vu, à structurer la société sur le modèle d'une compétitivité violente, presque jamais remise en question par les autorités, et s'appuie en outre sur une construction de la masculinité plus que discutable, inculquée dès le plus jeune âge. A Lausanne pas plus qu'ailleurs on ne tient compte de ces réflexions dans l'évolution urbanistique imposée. Un exemple parmi d'autres:
http://www.24heures.ch/vaud-regions/lausanne-region/temple-football-lausannesport/story/18288671?track
24 Heures a choisi les mots justes: aussi longtemps que la majorité s'agenouillera devant les dieux du stade, la situation ne risque pas de s'améliorer...
dimanche 13 juillet 2014
Tristesse de l'épure géométrique, encore une fois, hélas...
http://www.24heures.ch/vaud-regions/la-cote/extension-musee-leman-audacieuse/story/10368215
Au moins n'est-ce ni un cube ni un triste parallélépipède, et il fait écho à mon goût pour les angles aigus.... Mais pourquoi diable le tout est-il toujours aussi lisse et plat, aussi tristement ennuyeux?? Pourquoi ce refus de tout ornement (merci encore Monsieur Loos!)? Est-il si blasphématoire, ou alors si difficile, de dessiner et décorer une façade (ah mais oui, les logiciels ne savent pas dessiner et créer ce genre de choses...)? Il serait peut-être bon d'allier à l'usage intempestif d'infographies neutres et déprimantes un minimum de créativité, d'imagination et d'exubérance...
Au moins n'est-ce ni un cube ni un triste parallélépipède, et il fait écho à mon goût pour les angles aigus.... Mais pourquoi diable le tout est-il toujours aussi lisse et plat, aussi tristement ennuyeux?? Pourquoi ce refus de tout ornement (merci encore Monsieur Loos!)? Est-il si blasphématoire, ou alors si difficile, de dessiner et décorer une façade (ah mais oui, les logiciels ne savent pas dessiner et créer ce genre de choses...)? Il serait peut-être bon d'allier à l'usage intempestif d'infographies neutres et déprimantes un minimum de créativité, d'imagination et d'exubérance...
vendredi 30 mai 2014
Saint Platini, priez pour nous...
Je dois avouer que lorsque j'ai vu cette courte vidéo où ce Monsieur Platini s'exprimait, j'ai cru à une blague, un genre de montage à deux sous où des petits rigolos doublent de manière ironique la voix et le discours de celui qui apparaît à l'image.... Mais je crois hélas que je m'étais trompé...
https://www.youtube.com/watch?v=lTfjfbCRXSI
Je passe outre la navrante et attristante comparaison avec le pèlerinage des musulmans à la Mecque, ou des catholiques à Rome, qui avoue implicitement faire du football-spectacle une nouvelle religion (mais qui est leur dieu, qui est leur prophète? Ceci est une autre histoire, quoique...), ainsi que sur la condescendance affligeante du "on a été au Brésil pour leur faire plaisir"...
Je résume brièvement, sous le coup de la colère et du dégoût, , mais pensant rester fidèle à l'esprit de cet homme qui hélas représente une pensée quasi officielle, ou du moins nullement et nulle part officiellement contestée, ces propos honteux, méprisables et tristement actuels:
"Mais oui chers amis du Brésil, taisez-vous pendant un mois, ce mois qui aura coûté plus de 3 milliards de dollars, car dans un mois plus personne ne vous écoutera, plus personne ne vous regardera, nous pourrons tranquillement organiser nos prochaines festivités de notre côté en vous laissant à vos dettes et à votre misère, et vous pourrez enfin reprendre une parole que plus personne n'entendra. Faites-vous tout petits, encore plus que vous l'êtes déjà, le temps que nos mercenaires et prostitués de luxe se pavanent allègrement à deux pas de vos souffrances, tandis que des hordes de supporter décérébrés les acclameront et en feront des héros !"
https://www.youtube.com/watch?v=lTfjfbCRXSI
Je passe outre la navrante et attristante comparaison avec le pèlerinage des musulmans à la Mecque, ou des catholiques à Rome, qui avoue implicitement faire du football-spectacle une nouvelle religion (mais qui est leur dieu, qui est leur prophète? Ceci est une autre histoire, quoique...), ainsi que sur la condescendance affligeante du "on a été au Brésil pour leur faire plaisir"...
Je résume brièvement, sous le coup de la colère et du dégoût, , mais pensant rester fidèle à l'esprit de cet homme qui hélas représente une pensée quasi officielle, ou du moins nullement et nulle part officiellement contestée, ces propos honteux, méprisables et tristement actuels:
"Mais oui chers amis du Brésil, taisez-vous pendant un mois, ce mois qui aura coûté plus de 3 milliards de dollars, car dans un mois plus personne ne vous écoutera, plus personne ne vous regardera, nous pourrons tranquillement organiser nos prochaines festivités de notre côté en vous laissant à vos dettes et à votre misère, et vous pourrez enfin reprendre une parole que plus personne n'entendra. Faites-vous tout petits, encore plus que vous l'êtes déjà, le temps que nos mercenaires et prostitués de luxe se pavanent allègrement à deux pas de vos souffrances, tandis que des hordes de supporter décérébrés les acclameront et en feront des héros !"
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