http://www.latele.ch/play?i=42793
Edifiant, pour ne pas dire plus.... Monsieur Brélaz, parangon autoproclamé de l'argumentation purement rationnelle face aux dérives irrationnelles et "dogmatiques" d'opposants volontairement présentés comme insignifiants et d'aucun poids, fait preuve d'un mépris méchant et absolu, au-delà de la simple condescendance...
Et que dire encore de son affirmation catégorique sur l'absence totale de chances des opposants sur le plan juridique? Monsieur Brélaz a-t-il le don de prédire les décisions prises dans l'avenir par la justice, ou est-ce un aveu à peine déguisé sur l'impossibilité programmée pour les citoyens de faire face aux diktats urbanistiques officiels, et, de ce fait, sur la partialité de la justice? Je m'interroge...
samedi 15 février 2014
lundi 10 février 2014
Brélaz et Taoua...
Trois commentaires sommaires, en passant, à propos de trois remarques de Monsieur Brélaz parues dans Lausanne Cité...
« A l'opposé, il y a une sorte de tutti frutti, un mélange de peur face à l'évolution esthétique de Lausanne et, plus généralement, d'une ville qui se développe. » « C'est une réalité humaine, une sorte de réflexe conservateur : on s'oppose par peur du futur» :
Non, ce n'est pas parce que certains s'opposent à une vision particulière, parmi d'autres possibles, de l'avenir, qu'ils ont peur du futur en général. Ce n'est pas parce qu'ils s'opposent à la conception que se fait Monsieur Brélaz du développement de Lausanne qu'ils sont opposés à toute forme de développement. Et ce n'est pas parce qu'ils s'opposent à l'esthétique particulière d'un certain mouvement architectural moderne qu'ils s'opposent à toute évolution esthétique !
« Effectivement, en trois camps. Celui qui comprend ce que j'appelerais les anti-développement primaires de Lausanne, une poignée de gens, le camp de ceux qui considèrent que cette tour s'inscrit parfaitement dans la ligne de développement de la ville et que ce projet ne pose pas de problèmes particuliers, et un camp qui a finalement estimé qu'il y avait plus d'arguments contre que pour et qui, au final, s'y oppose essentiellement pour des questions esthétiques» :
Passons outre la condescendance habituelle de Monsieur Brélaz face à ceux qui ont l'outrecuidance de ne pas être de son avis... Beaucoup plus triste me semble l'attitude qui consiste à considérer l'argument esthétique comme mineur, voire insignifiant (nombre d'opposants à la tour ont d'ailleurs également de grandes réticences à l'invoquer, et à raison, vu la façon dont cet argument est trop souvent considéré) : Non, le style et l'esthétique d'un projet ne relèvent pas uniquement de goûts subjectifs ; l'esthétique ne se résume pas à « c'est joli ou c'est pas joli ». L'esthétique relève presque toujours d'une symbolique forte, elle est intimement liée à une certaine vision du monde, à une certaine conception de l'homme dans son environnement, naturel ou bâti, elle relève également très souvent d'une certaine idéologie ; bref, elle est loin d'être insignifiante et mérite d'être appréciée à sa juste valeur.
« Mais l'expérience montre que les objets contestés, dès qu'ils ont été construits, ont très rapidement suscité l'adhésion de tous parce que peu à peu ils ont fait partie du paysage» :
Jolie justification de la politique du fait accompli... Construisons donc finalement tout et n'importe quoi, à n'importe quel endroit, peu nous importe, car finalement, dès lors que ce sera là, les gens s'y habitueront, et peut-être même en feront-ils l'éloge.
jeudi 26 décembre 2013
Métamorphose et mauvaise foi...
Le site officiel de la ville consacré à la "Métamorphose" de Lausanne met en avant, entre autres, une dite "démarche participative", qui affirme vouloir tenir compte de la volonté des citadins dans l'élaboration du projet. Une ingénieuse opération de communication fut mise sur pied le printemps dernier, avec exposition de la maquette du projet (pour faire croire à une volonté de transparence sur le déroulement du processus) et demande faite aux visiteurs d'exprimer leurs avis, remarques et doléances (la fameuse "démarche participative"). Nous apprenons le résultat de cette démarche dans le 24Heures du 24-25-26 décembre 2013: "La Municipalité a intégré ces remarques dans son travail. Si elle y apporte des explications, elles n'ont pas donné lieu à des modifications des plans, comme le confirme Pierre Imhof, chef du projet Métamorphose." Une participation citoyenne qu'on rend donc totalement passive, inutile et sans aucun effet, privant ainsi de tout son sens cette fameuse démarche.
Et fidèle à elle-même (ici il faut porter à son crédit une absolue cohérence dans sa politique de démolitions), la Municipalité réaffirme son intention de démolir le stade de la Pontaise même si "elle ne conteste pas la valeur patrimoniale du stade": comme dans trop d'autres affaires, la Municipalité à chaque fois admet la valeur patrimoniale, historique, architecturale, esthétique, que sais-je encore?, des objets à détruire, mais n'en tient aucunement compte dans ses décisions.
Toute l'arrogance et la mauvaise foi de cette politique me semblent ici parfaitement résumées dans ces déclarations...
Et fidèle à elle-même (ici il faut porter à son crédit une absolue cohérence dans sa politique de démolitions), la Municipalité réaffirme son intention de démolir le stade de la Pontaise même si "elle ne conteste pas la valeur patrimoniale du stade": comme dans trop d'autres affaires, la Municipalité à chaque fois admet la valeur patrimoniale, historique, architecturale, esthétique, que sais-je encore?, des objets à détruire, mais n'en tient aucunement compte dans ses décisions.
Toute l'arrogance et la mauvaise foi de cette politique me semblent ici parfaitement résumées dans ces déclarations...
mercredi 4 décembre 2013
Fondamentalisme géométrique, suite...
"In the end, neither Le Corbusier's architecture nor his urbanism bear any relation to Classical solutions. The buildings Le Corbusier fostered might as well have been razor blades, slicing the world to shreds. Though many critics have attacked them as ugly, their fundamental fault is not an aesthetic poverty so much as a structural poverty: a lack of organized complexity, a toxic disconnectedness. Our civilization's task of replacing its architecture and urbanism of disconnectedness with a newly adaptive architecture of connectivity cannot even begin before Le Corbusier's pervasive influence ceases.
There are those who argue that contemporary architecture and urban planning have sinced moved on to new - and even more horrific - typologies. In fact, Le Corbusier's legacy, and that of other early modernists, is everywhere still today. Architectural academia deified him, and continues to present him to impressionable architecture students as a supreme role model: an architectural legend. His ideas have spread into our society's collective mind, distorting and confusing the message of Classical architecture. He bears the responsability of initiating an inhuman approach to the built environment, where adaptation and responsiveness are unneccesary, even contemptible. That provided the fertile ground for present-day architectural and urban insanities."
Nikos Salingaros, "A Theory of architecture", pp. 184-185
There are those who argue that contemporary architecture and urban planning have sinced moved on to new - and even more horrific - typologies. In fact, Le Corbusier's legacy, and that of other early modernists, is everywhere still today. Architectural academia deified him, and continues to present him to impressionable architecture students as a supreme role model: an architectural legend. His ideas have spread into our society's collective mind, distorting and confusing the message of Classical architecture. He bears the responsability of initiating an inhuman approach to the built environment, where adaptation and responsiveness are unneccesary, even contemptible. That provided the fertile ground for present-day architectural and urban insanities."
Nikos Salingaros, "A Theory of architecture", pp. 184-185
jeudi 14 novembre 2013
Glorification du vide...
Le 24heures d'aujourd'hui nous apprend que la revue d'architecture et de design zurichoise a consacré Lausanne "ville la plus dynamique de Suisse romande". Et que voit-on comme illustrations retenues dans le quotidien? Entre autres, une photo d'une partie du nouveau quartier du Rôtillon, un des plus flagrants ratés urbanistiques de Lausanne, aux façades lisses et vides, aux grandes baies vitrées obscènes à force d'être si nues; une photo du Quartier de l'innovation de l'EPFL, bâtiments emblématiques, aux formes simplistes, couleurs fades et fenêtres distribuées de façon quasi aléatoires, dans la droite (!) ligne héritée du refus du Corbusier d'aligner des éléments structurels de façon harmonieuse, emblématiques du refus de l'architecture moderne de tenir compte de l'importance des connexions intimes qui existent entre les différentes échelles et de la complexité des répétitions d'ordre fractal qui organisent les façades des bâtiments antérieurs au séisme esthétique subi depuis le premier quart du vingtième siècle; et sans compter encore la halte CFF de Prilly-Malley, qui n'offre que surfaces lisses, vides, sans aucune décoration et qui obéissent à la dictature des formes géométriques simplistes considérées comme la panacée de toute construction à venir.
Et c'est là qu'est le dynamisme de Lausanne? Son allégeance aveugle à une esthétique moderniste sourde à tout héritage passé et toute faite de nihilisme, et la joie de Messieurs Daniel Brélaz et Olivier Français?
Et que dire encore du parti-pris du photographe de présenter des vues "déshumanisées" de la ville? "Elles font plus de bruit que si elles étaient pleines, laissent une grande liberté d'interprétation": l'abstraction et l'idéalisme aveugle se font rois, les choses et les êtres disparaissent derrière les délires mégalomaniaques des architectes et de leurs ouailles....
Triste, triste nouvelle...
Et c'est là qu'est le dynamisme de Lausanne? Son allégeance aveugle à une esthétique moderniste sourde à tout héritage passé et toute faite de nihilisme, et la joie de Messieurs Daniel Brélaz et Olivier Français?
Et que dire encore du parti-pris du photographe de présenter des vues "déshumanisées" de la ville? "Elles font plus de bruit que si elles étaient pleines, laissent une grande liberté d'interprétation": l'abstraction et l'idéalisme aveugle se font rois, les choses et les êtres disparaissent derrière les délires mégalomaniaques des architectes et de leurs ouailles....
Triste, triste nouvelle...
mercredi 23 octobre 2013
Guerre aux démolisseurs!
"Il faut arrêter le marteau qui mutile la face du pays. Une loi suffirait; qu'on la fasse: Quels que soient les droits de la propriété, la destruction d'un édifice historique et monumental ne doit pas être permise à ces ignobles spéculateurs que leur intérêt aveugle sur leur honneur; misérables hommes, et si imbéciles, qu'ils ne comprennent même pas qu'ils sont des barbares! Il y a deux choses dans un édifice: son usage et sa beauté. Son usage appartient au propriétaire, sa beauté à tout le monde; c'est donc dépasser son droit que le détruire."
Victor Hugo, 1825
Victor Hugo, 1825
dimanche 13 octobre 2013
Parution de "L'Arrache-rêves"
J'en parle ici car il y est question d'architecture, tout de même, les illustrations étant signées par Ian Green, architecte anglais, et le texte né sous la plume de votre serviteur, et mettant en scène, entre autres, des enfants plus que névrosés...
Parution hier, donc, de "L'Arrache-rêves", nouvelle fantastique, aux Editions Limitées à Lausanne, et en vente dès ces jours prochains en librairie...
Parution hier, donc, de "L'Arrache-rêves", nouvelle fantastique, aux Editions Limitées à Lausanne, et en vente dès ces jours prochains en librairie...
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