jeudi 14 novembre 2013

Glorification du vide...

Le 24heures d'aujourd'hui nous apprend que la revue d'architecture et de design zurichoise a consacré Lausanne "ville la plus dynamique de Suisse romande". Et que voit-on comme illustrations retenues dans le quotidien? Entre autres, une photo d'une partie du nouveau quartier du Rôtillon, un des plus flagrants ratés urbanistiques de Lausanne, aux façades lisses et vides, aux grandes baies vitrées obscènes à force d'être si nues; une photo du Quartier de l'innovation de l'EPFL,  bâtiments emblématiques, aux formes simplistes, couleurs fades et fenêtres distribuées de façon quasi aléatoires, dans la droite (!) ligne héritée du refus du Corbusier d'aligner des éléments structurels de façon harmonieuse, emblématiques du refus de l'architecture moderne de tenir compte de l'importance des connexions intimes qui existent entre les différentes échelles et de la complexité des répétitions d'ordre fractal qui organisent les façades des bâtiments antérieurs au séisme esthétique subi depuis le premier quart du vingtième siècle; et sans compter encore la halte CFF de Prilly-Malley, qui n'offre que surfaces lisses, vides, sans aucune décoration et qui obéissent à la dictature des formes géométriques simplistes considérées comme la panacée de toute construction à venir.
Et c'est là qu'est le dynamisme de Lausanne? Son allégeance aveugle à une esthétique moderniste sourde à tout héritage passé et toute faite de nihilisme, et la joie de Messieurs Daniel Brélaz et Olivier Français?
Et que dire encore du parti-pris du photographe de présenter des vues "déshumanisées" de la ville? "Elles font plus de bruit que si elles étaient pleines, laissent une grande liberté d'interprétation": l'abstraction et l'idéalisme aveugle se font rois, les choses et les êtres disparaissent derrière les délires mégalomaniaques des architectes et de leurs ouailles....
Triste, triste nouvelle...